5 mois et un peu de craquage

Je pense que 98 % des lecteurs de ce blog me connaissent. Vous savez donc tous que je suis un fieffé râleur. J’ai évité, tant bien que mal, de me plaindre/ de ronchonner/ de grommeler pendant l’écriture des posts précédents (et pourtant, Dieu sait que j’aime ça). A vrai dire, je n’en avais pas vraiment le besoin. Mais là, autant Jon que moi, nous commençons un peu à péter une pile. Cinq mois de voyage dans les pattes et nous connaissons notre véritable première baisse de régime.

Sachez le, ce post est à base de mauvaise foi, avec une pincée d’énervement et de jérémiades mais aussi avec de gros copeaux de vérité.

Après avoir bossé comme des chinois à Carnarvon et être arrivés à Darwin à la suite d’un road trip de presqu’un mois (tout ceci sera relaté bientôt), nous revoilà dans la partie « working » du working holiday. Car après un mois et demi de boulot à Carnarvon, nous n’avons même pas gagné autant qu’en 3 semaines à la Barossa… Après deux semaines de road trip nous pensions déjà à chercher du taf… Finalement, nous voilà un peu (beaucoup?) en galère sur Darwin (120000 habitants, capitale du Northern Territory) . C’est bien sympa, mais là, on en a un peu marre de certains trucs.

Marre d’arriver dans des villes bondées de backpackers. Il y a plus d’européens que d’australiens dans les rues. Ca parle français et allemand partout, autant aller en Alsace.

Marre de voir que nous sommes un véritable business pour par mal d’employeurs. Les backpackers sont de la main d’oeuvre docile et pas cher, qui acceptent relativement n’importe quoi. Des agences « d’intérim » à Darwin font payer 10 à 20$ par semaine pour vous trouver du boulot (lol), en précisant qu’ils ont entre 20 et 80% de réussite (relol), que s’ils n’ont pas réussi cette semaine, sur deux ou trois semaines, ça devrait aller, ce qui signifie qu’il faut lâcher encore les 10 ou 20$ par semaine (lolilol) et, cerise sur le gros gâteau, lorsqu’ils vous trouvent un job -sans préciser les conditions, ça peut être 2 heures par jour, 5 heures par semaine…- ils vous demandent de payer 50$, parceque bon, ils l’ont trouvé le travail (megalolilol).

Marre de toujours courir après du boulot. Nous suivons un itinéraire logique pour toujours être dans le beau temps et suivre les périodes de récoltes (au sud de l’Australie en été et au nord en hiver). A chaque étape, il semblerait que nous arrivions toujours après la masse des autres backpackers qui, bien évidemment, récupèrent tous les boulots avant nous. Nous faisons partie des wagons de fin des voyageurs et c’est assez pénalisant. Le problème c’est qu’on ne peut pas « passer devant » en avançant un peu plus loin, parcequ’on a pas assez d’argent pour avancer à l’étape suivante… Le serpent se mord la queue.

Marre de ne pas avoir la bonne formation. Parce que oui, ça claque un diplôme universitaire en écologie pour frimer auprès des babacools et des « eco friendly », mais ça ramène pas de boulot dans l’immédiat. Barman, électricien, infirmière, maçon, cuisinier, c’est ça qui fonctionne. Un claquement de doigt et c’est parti. Un mois de boulot, plein de pognon et à vous la prochaine ville.

Marre d’entendre « mais pourtant, il en manque pas du travail » de la part de types qui ont bossé 3 fois moins que nous et qui demandent tous les mois à Papa Maman une avance de 1000 euros. Pourtant, c’est vrai, je pense qu’il y’en a du boulot. Mais sans voiture, pas facile de se déplacer dans Darwin, ville incroyablement mal foutue et étendue. Et évidemment, les transports publics ne sont pas des plus efficaces.

Marre de pas avoir de permis et de ne pas avoir de bagnole. Je sais, je ne peux m’en prendre qu’à moi même, mais bordel, foutu pays où la voiture est indispensable ! En plus du problème de transport (trouver un boulot, s’y rendre tous les jours), sans voiture, nous ne sommes carrément pas indépendant (faut bien laisser ses bagages quelque part et payer pour un lit, ou du moins, un endroit pour planter la tente) et on ne peut rien transporter (pas d’ustensiles de cuisine, de nourriture, d’équipement de camping). Sans déconner, si on le fini notre tour d’Australie, tel qu’on l’a prévu, sans permis et sans bagnole, je veux une médaille.

Marre de ne pas avoir de nichons, de vagin et un joli sourire plein de dents. Oui, ici plus qu’ailleurs, ça aide d’être une gonzesse. Tout est incroyablement plus facile. Ca rafle les boulots en ville (hôtellerie, bars, nettoyage, ménages…), les places dans les lifts, les bons plans, les chambres dans les colocations et ça voyage à moindre frais. Nous en avons rencontré quelques unes pas piquées des vers dans la mise à profit de leurs paires de nib’. Dans un sens, ce n’est que la simple réponse à tous les connards morts de faim qui ne demandent que des filles pour leur lift, leur appart ou leur boulot. Y’en a marre d’eux aussi, tiens.

Marre de tous les native speakers (comprenez ceux qui ont comme langue maternelle l’anglais) qui ont un méga-supra-over-avantage sur le marché de l’emploi. Je peux dire que je ne me débrouille pas trop mal en anglais (if if !), mais pour un employeur, entre un irlandais et moi, le choix est vite fait. D’ailleurs, putain d’économie irlandaise qui s’est effrondée depuis 2 ou 3 ans (un joli taux de chômage à 15%), ce qui a eu comme effet de faire venir tous les jeunes irlandais en Australie.

Je pourrais continuer encore un peu mais je plongerais dans de la véritable mauvaise foi, sans copeaux de vérité.

Voilà, pardon.

Cela ne fait pas avancer le schmilblick, mais fallait que ça sorte. Je pense que nous avons déjà eu une belle session galère -que nous n’avons pas trop mal prise-, et là, si peu de temps après, s’en repayer une, ça fâche un peu, forcément. Ce sont les aléas du voyage, et c’est peut être cela qui nous fera le plus grandir. Foutue scoumoune !

Pour la petite note positive, il est possible que tout aille mieux d’ici peu. Nous avons possiblement trouvé un Woofing -sorte de bed & breakfast chez l’habitant contre quelques heures de travail par jour- afin d’attendre la saison des mangues qui devrait nous renflouer.

Wait and see !

PS : pour prouver un peu que je ne suis pas entièrement de mauvaise foi, voici des screenshots du site référence de petites annonces en Australie, www.gumtree.com.au .

Je tiens à préciser que ces screenshots ont été pris après la rédaction de cet article. Je suis allé checker pour du boulot -comme toutes les 3 heures- et ça collait tellement, je me suis dis « allez tiens j’vais leur montrer que je raconte pas que des conneries »

Et pourquoi ca existe pas les yachts remplis de vieilles bourgeoises qui ont besoin de party boys pour leur servir à boire?

Regardez comme toutes ces annonces nous correspondent : "must have driver's license", "Dj", "female au pair", "carpenter", "cleaner with own car"..... ahahahah *rire jaune*

1) les irlandais, barrez vous d'ici bordel ! 2) j'aurais dû faire des études de cuistot plutôt que de miser sur le dev. durable 3) j'ai quand même jeté un oeil sur l'annonce des intégristes anti-avortement-sauveurs-de-singes-à-borneo-et-protecteurs-des-vaches, le boulot qu'ils demandent est en bénévolat....

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7 commentaires pour 5 mois et un peu de craquage

  1. Eve dit :

    beau « pétage de plomb » !!
    pas de photos du gars en mode « vener » ??
    lol
    kisssss

  2. kéké le Breton dit :

    Je me revois à la barossa avec 3 gus qui me disent qu’une voiture pour aller au boulot ils en trouvent des 10aines par jour 🙂
    Résultat, 1 clodo qui squatte dans la voiture d’un autre et 2 clodos baahhh, clodo quoi :p
    La chance vas revenir, j’ai eu le même soucis dans le nord, pas vraiment de réussite.. Sinon Alice Spings au cas où, mais accommodations obligatoires donc faut un minimum de biffs pour lancer la machine.. Good luck avec le woof, on se retrouve dans l’est, ou la vie doit être plus belle… Bah faut bien espérer, sinon l’oz ça craint du boudin..

    Et puis aller, un peu d’eau à ton moulin, 4 recrutements dans le service à mon resto ces 3 derniers jours:
    Serveur(s): 0
    Serveuse(s): 4
    Battus à plates coutures 😀

    • cdva dit :

      « Des dizaines, des dizaines », on a dit qu’on pouvait en trouver quoi… Est ce qu’on a vraiment dit des dizaines? 😀
      Ah, l’époque de l’insouciance….
      Et vi, « lancer la machine » c’est en fait le soucis, l’argent amène l’argent. Du boulot y’en a, suffit de squatter un backpacker pendant 1 ou 2 semaines et tu trouves bon plans / lifts &Cie. Le soucis, a 30 $ la nuit ca chiffre vite :/ .
      L’est, y parait que c’est comme Darwin en mode « encore plus côte d’Azur » (*pense fort à prendre un vol direct pour Hobart et squatter la Tasmanie*).
      Sinon, merci de montrer que je ne suis pas QUE de mauvaise foi ^^
      A bientôt, sur la côte est.

  3. Ad Fra dit :

    Bikini topless waitress !!!!!! je kiff t’as bien raison mon Laurent de toute façon tu es dans un pays où tout le monde descend de prisonniers de droit commun et de prostituées (sic…). Bon courage à toi […].
    edit cdva : un peu d’ortho et un peu d’autres choses

    • cdva dit :

      C’est un peu réducteur le coup des prisonniers et des prostituées ^^.
      Il y a aussi eu bon nombre de colons libres de leurs choix et de personnes attirées par les opportunités du pays.
      Et n’oublions pas non plus les populations aborigènes -que tout le monde a tendance à oublier-.

  4. Anega dit :

    Ca parle français et allemand partout…et alors, t’as quelque chose contre l’Alsace toi ?!

    • cdva dit :

      Bé non, et toi ? t’as quelque chose contre? :p
      Pour être honnête, ça me tente bien d’aller y faire un tour un de ses quatres !
      J’espère que les derniers jours sur Cairns se sont bien passés (acrobranche ? rafting ? ) et suis bien content de te compter parmis mes lecteurs.
      Ah et pis, finalement, les saisons commencent plus tard que nous le pensions, je vais peut être y avoir droit, au nouvel an à Sydney… héhé.
      Tu m’indiqueras les bon coins !
      A bientôt sur le blog ou dans le NSW.

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